L’humanité, à tous les niveaux, vit dans l’amnésie quasi totale du Bien qui était le cordon sacré unissant sans la moindre contrainte l’humanité en Éden. Il n’est pas possible de réussir une entreprise humaine, quelle qu’elle soit, sans s’arrêter à la question de l’amour entre les hommes, amour indissociable de la liberté, comme une question fondamentale de l’existence humaine.
C’est uniquement l’amour total qui donne les clefs d’une vie sociale heureuse parce qu’il est le moteur le plus puissant qui soit, il fait vivre l’âme, l’homme redevient un dieu, il retrouve son Origine et redonne au bonheur et à la vertu la place essentielle dans l’existence humaine. Il est plus que nécessaire que l’amour du prochain devienne la rationalité de demain.
Pour cela, il nous faut sauver et redévelopper le spirituel qui gît au fond de chacun d’entre nous, redonner vie à nos racines surnaturelles. Comment ? Dans une action de libération de soi et, par voie de conséquence, de libération du monde qui, de génération en génération, engendrera les ingrédients indispensables que sont l’amour et le pardon inconditionnels, la libération de ses préjugés et de ses peurs, la réappropriation de sa paix et de l’intelligence de son cœur. Il s’agit d’un changement profond de l’être, un changement intérieur de ses pensées, ses réflexes vis-à-vis du prochain.
Les hommes ne voient-ils pas que le façonnage des lois tue l’amour et la liberté ? Ne voient-ils pas qu’il n’y a rien là qui puisse faire de cette planète un lieu habitable pour tous ? Ce ne sont ni les idéologies, ni les discours, ni les lois, ni les dogmes qui donnent l’amour, mais le cœur. Au-dessus de nous plane l’incessant ballet de règlements, de formulaires, d’interdictions de toutes sortes. Il faudra bien que l’homme se libère des pouvoirs et de leurs lois, des chaînes des cadres sociaux qui l’étouffent sous de faux arguments qui, soi-disant, les légitiment : « Les hommes sont incapables de vivre dans l’ordre par eux-mêmes, il faut des lois, polices, cours de justice, etc. » Ces mêmes pouvoirs qui devant les douleurs du monde refusent tous d’endosser la responsabilité du malheur. Ils disent que le malheur vient d’autres hommes sans voir qu’ils sont eux-mêmes ces autres hommes.
On manque d’air ! Notre vie sociale n’est faite que de contraintes ! On nous a tellement convaincus que sans domination aucun bonheur social n’est possible que nous avons, en majorité, renoncé et que nous ne l’avons même pas envisagé comme possible. Alors nous avons fini par croire qu’être dociles, bien que râlant et se plaignant, est la meilleure solution « pour avoir la paix », anesthésiés par nos individualismes et égoïsmes. On choisit de ne pas être dérangé davantage et de se contenter des miettes d’une existence somme toute, médiocre, spirituellement parlant. Le résultat est que le sentiment d’être dans l’impasse s’installe de plus en plus. L’homme désespère de l’homme. Notre société devient de plus en plus compliquée, arbitraire, étouffante. Nous ne sommes pas heureux.
Il faut bien être conscients que le quidam a autant à se changer que le puissant puisque lui-même reproduit dans son quotidien les mêmes attitudes : domination, violence, mensonge, égoïsme, etc. Nous sommes tous concernés par l’état passé, présent et futur de notre monde. Nous avons le choix, quelles que soient les circonstances, de nous recréer libres et aimant sans conditions ! Nous avons le choix de nous déconditionner de la façon de penser qui, sur le fond, se retrouve partout sur terre, qui est celle du système, du péché. Nous possédons la force et la puissance de faire disparaître la bassesse, la turpitude généralisée, que partage toute l’humanité, qui enlève toute liberté au cœur, à la pensée, et la rend esclave de préjugés, d’idées aliénantes, et qui retire à l’individu la libre disposition de lui-même.
Il faut nous réarmer de courage, de foi et d’espérance pour envisager d’être les acteurs inconditionnels du changement du monde en retrouvant la Vie (Rév d’Arès 24/5). Nous vous appelons à un bouleversement radical dans l’ordre social, intellectuel, moral, esthétique, etc. Ce changement sera très long, parce qu’il n’est pas basé sur une révolution, une modification de forme de société, une réforme, une idéologie nouvelle, mais sur le simple principe de l’amour-devoir, l’amour à tout prix, inconditionnel, jusqu’à tout ennemi, opposants. Oui, il faut aimer !